L’histoire de l’affiche touristique suisse comme enjeux commercial et identitaire
Survol d’un siècle de création
Première partie
Par Jean-Charles Giroud
Cet article est une version revue et complétée de celui paru dans l’ouvrage : Paradis à vendre, un siècle d’affiches touristiques suisses, Genève, Neuchâtel, 2005, pp. 116-149.
Les légendes des illustrations sont données à la fin.
La deuxième partie de cet article est donnée dans ce même blog.
Au dix-neuvième siècle, s’il avait fallu compter sur l’affiche touristique pour renouveler les arts décoratifs, il est probable que la révolution de l’Art nouveau attendrait encore. De toutes les branches de l’affiche, celle-ci se cantonne le plus souvent dans la convention. Elle reste proche des principes de la peinture académique, celle qui domine dans les salons de la grande bourgeoisie européenne, celle contre laquelle les fondateurs parisiens de l’affiche artistique moderne fulminent et luttent. Parfois belle, l’affiche touristique évite cependant tout audace, s’en tenant à des formules sages et éprouvées. S’adressant à un large public dont les familles, elle ne peut se compromettre en allusions graveleuses, dont Jules Chéret, Jules Alexandre Grün ou Henri de Toulouse-Lautrec truffent leurs affiches de publicité ou de spectacle, domaines qui peuvent se prêter à une approche plutôt gaillarde. (suite…)
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